définitions et mécanismes de la violence
*violence du latin violare : agir de force sur quelqu’un ou quelque chose de manière à enfreindre le respect qui lui est dû.
du latin violentus qui signifie “emporté “
les violences sont des conduites qui visent à contraindre autrui à subir des expériences qu’il n’a pas voulues.
la violence est une prise de pouvoir et une consommation de l’autre pour ses propres pulsions et ses besoins.
*agressivité innée : elle est
associée à l’idée de combativité :
énergie positive utilisée pour répondre
au stress, pour s’opposer, se défendre, s’affirmer, dire Non.
*destructivité : tension corporelle, émotionnelle et psychique liée à des maltraitances et à des violences. Elle peut être refoulée plus ou moins longtemps et elle se décharge pour détruire, faire souffrir, tuer .
*agression : c’est une modalité de la violence, un passage à l’acte de la destructivité.
*victimologie :c’est une branche de la criminalité
les victimes sont étudiées en elles-mêmes indépendamment du passage à l’acte et de la personne du délinquant.
-la victimologie étudie la victime et s’occupe de la prise en charge médico-psycho-sociale.
*la victime est toujours innocente mais il faut l’aider à prendre conscience des facteurs victimisants.
S’il est possible d’être victime par hasard, la cible que l’on représente n’est jamais choisie au hasard.
*la haine :sentiment extrême qui s’inscrit psychologiquement et physiquement chez l’individu à partir de blessures psychologiques et physiques répétées . Elle peut s’installer dès le jeune âge.
*agresseur :celui qui décharge sa violence sans contrôle.
Ne pas réduire l’agresseur à ses actes car il a d’abord été une victime de maltraitances et de violences lorsqu’il était enfant.
*la répétition de la maltraitance :
La charge émotionnelle des maltraitances n’ayant pas pu être absorbée et élaborée, la victime est sous pression . Le refoulement fait son action tant qu’il n’y a pas de déclencheurs pour activer la bombe interne.
Ces déclencheurs sont toujours des éléments plus ou moins déformés de ce qui a été vécu auparavent :
exemple : un enfant victime de l’autoritarisme de son père, deviendra maltraitant lorsque il deviendra parent et que son enfant lui désobéira.
exemple : un enfant victime d’humiliations constantes passera à l’acte violent lorsque dans la classe ou dans le rue, une personne lui manquera de respect.
La répétition de la violence dépend
-1- de la charge émotionnelle retenue sur de longues années
-2- de la violence des maltraitances vécues
-3- de la difficulté à penser ce qui a été vécu
-4- des déclencheurs qui sont particuliers pour chacun
* une personne maltraitée dans son enfance ne répétera pas la maltraitance
– s’il a été reconnue comme victime étant enfant
-s’il n’est pas en présence de déclencheurs
on peut donc avoir été maltraité et ne jamais reproduire la violence subie.
*barbarie
-vise une destruction qui se situe au delà de l’intégrité d’une personne et qui s’accompagne d’une jouissance.
-la barbarie veut la destruction de l’être lui-même, de ce qui fait ou a fait la vie de la victime, ses valeurs, ses objets vitaux, ses réalisations et ses traces ,même symboliques .
-dans la barbarie, la victime ressent une cassure dans son sentiment d’appartenance à l’humanité .
II/ la logique de la violence
Dans toutes les formes de violence, on retrouve une logique et des processus e déshumanisation.
1/ la négation des besoins fondamentaux
les frustrations lourdes et les privations des besoins de base, (physiologiques, psychologiques, psychomoteurs ) sont les armes les plus couramment utilisées par les violents.
l’expérience répétée de ces privations déstructurent l’individu qui réduit ses investissements affectifs et se centre sur lui pour survivre.
2/le processus d’élimination
Ce ne sont pas seulement les pulsions qui sont à l’oeuvre dans les différentes formes de violence, mais une organisation mentale selon laquelle un ou plusieurs autres n’auraient aucune valeur , et il faudrait les détruire et les éliminer par différents moyens.
3/ le processus de dévalorisation
-les dévalorisations, les humiliations et les salissures sont les prémisses pour mieux détruire
-les injures et la culpabilisation salissent et affaiblissent la personne qui subira les coups sans pouvoir se protéger et se défendre.
-le violent inverse les pôles et culpabilise la victime : si je te frappe, c’est de ta faute ! c’est toi qui l’a cherché ! si tu ne veux pas que je te frappe, fais comme je te dis !
4/-le processus d’aliénation de la victime
la victime est aux prises du violent qui exerce sa terreur et impose sa volonté , son dicktat et son système de pensée.
-la victime n’a pas le droit de penser, ni d’exister par elle-même.
-la victime doit se référer au violent au détriment de ses sensations , de ses pensées, et de ses sentiments intérieurs.
-le violent veut contrôler la victime à tout moment .La victime terrorisée est sans cesse préoccupée par les réactions possibles du violent.
5/-le processus d’abolition du symbolique entraîne le passage à l’acte
la violence annule la possibilité de la métaphore et de régler les conflits par la parole .
-le violent résoud les problèmes par les actes sans distanciation symbolique.
6/-le processus de défi à la loi
le violent fait sa propre loi et ne s’autorise que de lui-même.
c’est la loi du plus fort.
-L’ordre clé du violent est : “Tu fais comme on te dit et tu ne cherches pas à comprendre!”.
7/- le processus de réduction du langage
-les recherches montrent que les familles de violents sont caractérisées par une réduction du langage explicatif et démonstratif.
– Dans les familles dites « anomiques » (a-privatif) les paroles ne sont pas là pour expliquer le monde, les choses, le dedans et le dehors, mais pour se lamenter , pour ordonner, pour insulter.
-on observe un appauvrissement du vocabulaire en général et du vocabulaire affectif en particulier.
-c’est le silence qui est imposé sur tout ce qui pourrait déranger le fonctionnement.
-les systèmes éducatifs qui peuvent générer de la violence
*tout est permis sauf ce qui est interdit ======c’est clair-
*rien n’est interdit ========- besoin de structure frustré
*tout est interdit sauf ce qui est permis-====la liberté est réduite
*tout est interdit sauf ce qui est obligatoire====-liberté supprimée
*ce qui est interdit peut varier à tout instant- ===besoin totalement frustré.
III/ la prévention
La prévention, c’est l’éducation à la confiance et à l’autonomie.
Les campagnes d’information ne suffisent pas à protéger les enfants et les personnes fragiles car ce n’est pas uniquement dans la connaissance de la pathologie qu’on apprend à se préserver.
La prévention de la violence c’est également dans la connaissance et le ressenti de sa propre valeur, de son propre développement et dans l’éducation.
-3 sortes de prévention sont à mettre en place
a-la prévention primaire qui consiste à informer
b-prévention secondaire qui s’efforce de dépister les violents et les victimes
c-prévention tertiaire pour prévenir la rechute des violents et dans certains cas les conduites victimisantes.
Pour sortir de la répétition de la violence
a- il faut devenir conscient de ce qu’on a vécu.
b-devenir conscient de ses besoins et des besoins d’autrui.
c- cicatriser les blessures affectives avec l’aide d’un thérapeute.