Introduction
La maltraitance est un vaste sujet qui touche le monde de l’enfance depuis très longtemps. Nous avons vécu avec des croyances terribles autour de l’enfant et de son corps : c’est un être vil , vicieux, mauvais , menteur, voleur ,violent, sadique, pervers .Il a le diable dans le corps. Il faut le dresser, le redresser, l’éduquer ,le mater, l’amener à être sociable, vertueux et bon . Le père a eu longtemps dans notre société et dans d’autres, le droit de vie et de mort sur l’enfant Tant que le pouvoir adulte d’éducation et de socialisation devait faconner l’enfant, l’ éduquer, le rééduquer et le remettre sur la bonne voie, il y avait un grave déni de sa souffrance physique , psychologique et psychomotrice .
Aujourd’hui il y a d’une part, une prise de conscience de la fragilité du nouveau-né et de l’enfant, et également de ses compétences et ses capacité sà se socialiser.
D’autre part, les répercussions psychologiques de la violence subie dans l’enfance sur la vie adulte sont maintenant assez bien étudiées et comprises.On parle des difficultés relationnelles, d’ inhibitions, de blessures affectives, de défenses paranoiaques, de dépressions, de conduites à risque, de toxicomanie, de prostitution.. Mais la plupart du temps, on parle peu des conséquences physiologiques et des souffrances du corps et encore moins des a-structurations et des destructurations psychomotrices.
Les cicatrices externes sont les témoins de ce qui s’est passé, mais les blessures internes sont multiples, blessures dans les muscles, dans les fascias, dans les couches profondes du derme, dans les organes végétatifs et dans l’organisation des liens entre corps et psychisme.
Alors aujourdhui, je vais vous parler de la maltraitance faite aux enfants, des conséquences psychomotrices et de l’action thérapeutique que les psychomotriciens peuvent mener pour aider ces enfants. Avant toute chose, je voudrais préciser 3 points à propos de la maltraitance.
1er point : il y a plusieurs niveaux de maltraitance.
1/Couramment, il y a des parents impulsifs, mal contrôlés qui peuvent avoir ponctuellement des gestes de maltraitance sans intention de nuire gravement à l’enfant: secouer un bébé qui pleure, bousculer un enfant et le faire tomber sur une table basse, une gifle réflexe de peur…Le parent traite mal l’enfant , mais il n’est pas maltraitant.
2/Et puis il y a la maltraitance avérée
qui n’est pas ponctuelle mais inscrite dans un ensemble des conduites systématiques et répétitives des adultes envers les enfants,
-conduites conscientes ou inconscientes qui visent à blesser l’enfant, à le soumettre, à l’objectaliser,
qui vise à anéantir toute possibilité de rebellion , à exploiter l’enfant, à le conditionner à une obéissance aveugle et permanente .
2ème point : la maltraitance ne passe pas toujours par les coups.
On peut détruire un enfant en niant sa vie affective, en le privant de tous ses droits à l’expression et au respect
- En ignorant et en interdisant sa vie émotionnelle
- en l’humiliant et en utilisant la cruauté mentale.
3ème point : il y la maltraitance en bosses et la maltraitance en creux
- en bosses : trop de stimulations liées au stress, des coups directs portés sur le corps , des abus corporels et sexuels, des stimulations sensorielles que l’enfant ne peut pas intégrer à cause de son immaturité neurologique et psychique.
- en creux: par manque de soins, d’attention, de reconnaissance de la vie affective de l’enfant,
par négligence, par ignorance .
L’enfant se retrouve alors avec des comportements en explosion ou des comportements en implosion.
L’attaque du corps est au centre de mon propos .
A coté des violences directes sur le corps, coups, morsures, brûlures, piqures, écrasement,
et des abus sexuels, il y a les blessures symboliques.
Nous savons que les coups sont pas nécessaires pour blesser et pour attaquer le corps.
- il a le mot qui tue,
- il m’a cassé les pieds avec son discours,
- ça m’a fracassé
- il m’a pris la tête,
- sa phrase m’a refroidi,
- ses mots m’ont scié,
- j’ai reçu un coup de poing dans le ventre en l’entendant.
- j’ai eu les jambes coupées.
1/Nous savons tous pour l’avoir vécu , qu’un mot dévalorisant, injurieux, humiliant provoque des contractions abdominales, des sueurs froides, des maux de tête, des élancements dans le dos, des oppressions dans la poitrine, des tachycardies.
2/Nous avons également tous fait l’expérience du silence d’autrui qui nous annule, nous rejette, nous méprise, nous nie, nous donne envie de disparaître, bloque la respiration, rend hypervigilant, contracte la musculature.
Comme les violences corporelles, les violences symboliques touchent le corps, mais si, chez l’adulte une autonomie relative s’est installée entre les deux registres du corporel et du symbolique, si l’adulte se remet d’une humiliation, d’un silence gommant, d’une injure dévalorisante, l’enfant sous l’impact des violences émotionnelles ne parvient plus à se structurer, à construire une image de lui suffisamment valorisée et soutenante, à se définir comme un sujet désirant.Les liens psychocorporels sont mis en péril et les conséquences seront plus ou moins dramatiques tant au niveau psychologique qu’au niveau somatique.
B/Les blessures corporelles et les blessures symboliques sont sources de stress
–lors d’une attaque au corps, des hormones de stress sont libérées pour fuir ou lutter contre la stimulation douloureuse
–adrénaline et cortisol secrétées par les glandes surrénales
–augmentation du sucre dans le sang
–augmentation du rythme cardiaque, du rythme respiratoire, afflux du sang vers les mains et les pieds pour fuir ou combattre.
Mais l’enfant est trop petit, trop dépendant, et il ne peut ni fuir ni combattre. Il est en inhibition de l’action et il subit l’agression. Lorsque les hormones de stress ne trouvent pas d’issue, de dissipation, de liquidation, elles stagnent dans le corps et elles ont des effets délétères.
1/-la somatostatine libérée par le pancréas diminue l’activité digestive des intestins : la constipation en résulte.
2/ une sécrétion excessive et chronique de cortisol détruit les neurones de l’hippocampe qui fait partie du système émotionnel
et l’enfant perd sa capacité à s’émouvoir et à communiquer ses émotions.
3/la somatostatine inhibe la libération de l’hormone de croissance par l’hypophyse – (nanisme psychosocial)
4/ l’adrénaline et le cortisol diminuent le potentiel de défense d’une variété de globules blancs, les lymphocytes T.
Aussi on observe une perte de défense immunitaire.
5/le stress chronique met en état d’inhibition de l’action et favorise les dépressions.
6/les atteintes musculaires sont également présentes et nous intéressent plus particulièrement
-les muscles sont constitués de cellules, les blastes qui produisent de l’élastine et du collagène
-ces éléments se combinent entre eux pour former un tissu musculaire élastique qui se contracte et se détend alternativement.
-Avec les hormones de stress, ce tissu musculaire perd de sa souplesse, de sa résistance et de sa sensibilité. Il se densifie, s’immobilise comme un pull qui se feutre et il s’installe en hypertonicité chronique, provoquant des raccourcissements musculaires et par voies de conséquences des douleurs lombaires et dorsales, des contractions des trapèzes, des rotations internes des hanches.
7/ On observe une diminution du potassium dont la fonction est d’aider à la contraction du muscle : apparition de crampes.
8/ Un autre élément participe à cette désorganisation psychomotrice c’est la dopamine qui induit une hyperactivité corporelle. Les études neurophysiologiques prouvent que lors de l’exposition au danger, le cerveau secrète de la dopamine qui induit une excitation. La dopamine est indispensable au bon fonctionnement de la motricité. Il peut y avoir des addictions à ces sensations. Les habitudes auto agressives et destructrices remplacent alors les activités autoérotiques.Tout cela correspond à une tentative de se sentir vivant.
C/ les conséquences psychomotrices
Ces détériorations biologiques accompagnent une tension corporelle excessive qui est à la base de l’hypertonicité douloureuse et des troubles psychomoteurs.
Je vais partir des 3 axes fondamentaux de l’organisation psychomotrice de l’humain :
-l’enveloppe
-l’axe
-la coordination
1/ Atteinte de l’enveloppe psychomotrice
-les coups portés sur le corps entrainent une anesthésie sensorielle car en même temps que sont libérées les hormones de stress, sont libérées des endorphines. Nous avons vu que le tissu musculaire se feutrait et perdait de sa souplesse.L’enveloppe hypertonique se transforme alors en paroi tonique, en carapace qui protège de la douleur et qui anesthésie dans le même temps.
« Même pas mal » disent les enfants .
2/-la paroi tonique est un système de défense qui anesthésie mais elle enferme et isole le sujet.
Plus rien n’entre, plus rien ne sort. La communication émotionnelle se fait plus difficile.
Les enfants maltraités sont déshumanisés par les adultes maltraitants et leur système de protection hypertonique les déshumanise en les coupant de leurs ressentis. Ils se vivent comme des objets, des robots ou des machines.
Leur visage est souvent sans expression émotionnelle.
3/ un autre élément favorise cette hypertonicité et cette perte de mouvance tonico-émotionnelle, c’est le blocage de la respiration qui se manifeste sous l’effet de la peur et de la terreur qui accompagnent les surstimulations corporelles et les paroles violentes. Le diaphragme de l’enfant se contracte et se plisse comme un kilt écossais. Le muscle diaphragme s’insère sur la colonne vertébrale et prolonge sa crispation par celle des muscles du dos et du cou. En bloquant sa respiration, en apnée, l’enfant génère des tensions dans le dos et dans son ventre. Nous savons qu’un des symptômes les plus courants chez les enfants maltraités est le mal de ventre.
4/ l’hypertonicité douloureuse de l’enveloppe PM empêche la dialectique intégrative tension/ détente de se dérouler et elle bloque la création des structures intermédiaires donc le développement PM de l’enfant en réduisant ses capacités motrices, ses possibilités de créations préfrontales et ses capacités d’apprentissage.
5/ Les feuillets constituants l’enveloppe hypertonique sont peu nombreux car l’enfant n’a pas vécu des relations variées et chaleureuses. L’intégration sensorielle ne s’est pas faite progressivement dans une continuité relationnelle mais dans des sursauts, des terreurs, des douleurs. L’enfant manque d’expériences bénéfiques de détente et de repos qui donnent de la densité et de la respiration aux enveloppes toniques. Il n’y a pas de rembourrage tonique car l’enfant n’a pas intégré toutes les dimensions toniques liées à une vie affective nourrissante.
Il y a de la violence ou il n’y a rien.
6/ L’enveloppe PM a perdu ses capacités de contenance et de contention souple des affects et des images. Elle est tendue comme du cristal prête à craquer en permanence sous la poussée des émotions et des pulsions. Les sentiments de colère, de rage et d’impuissance font irruption et entraînent l’enfant dans un agir violent contre les autres et contre lui-même.
L’enfant est comme un volcan intérieur avec une surpression émotionnelle et des risques de passages à l’acte.
7/ Ce qui est également dramatique pour le devenir de l’enfant , c’est la perte progressive des informations proprioceptives : le tissu musculaire serré et crispé empêche le travail sensoriel proprioceptif qui assure le sentiment d’exister et l’enfant perd ses capacités à se sentir de l’intérieur. Comme la proprioception est le sens qui alimente le sentiment d’exister, alors l’enfant cherche à exister autrement que dans le ressenti interne.Il trouve à exister en s’engageant dans les mouvements, les tensions et les sensations extrêmes, un moyen de se stimuler et de se procurer des sensations proprioceptives. Il y aura donc une prédominance des actions musculaires au détriment de la pensée. L’enfant perd progressivement ses capacités de symboliser son espace interne et de communiquer ce qu’il ressent. L’enfant en manque de sensations proprioceptives avec une enveloppe fragile non contenante crée par ses mouvements, une enveloppe virtuelle dans un tourbillon de mouvements.
Les enfants qui vivent la maltraitance sont plus hyperactifs que les autres à moins qu’ils ne s’aplatissent et abandonnent leur tonicité dans des inhibitions massives.
II- Atteinte de l’axe PM
1/ l’axe PM représente la loi et l’orientation, et l’appui sur des référents stables
il l’espace personnel et interpersonnel devant /derrière, en haut /en bas
toi/moi
- L’enfant maltraité est trompé dans son attente de protection, de sécurité que le parent devrait lui donner.
Il est en perte de repères.
Les coups viennent à la place d’une parole structurante, Il n’a plus accès à la loi et il est soumis à celle des parents. Il apprend la soumission au plus fort.
2/-l’axe est tordu par la perversion.
Le mélange et la confusion des termes sont courants dans les familles maltraitantes.
Et le parent dit à l’enfant : c’est pour ton bien, pour te faire comprendre la loi, la vie.
Ou il dit : c’est toi le mauvais
Tu l’as cherché, tu le veux bien.
La victime se retrouve l’agresseur.
Il y a inversion identitaire et inversion de la place de chacun dans la dynamique familiale.
3/ l’axe, c’est également la relation dans le face à face
- pour l’enfant maltraité, se tenir face à autrui est dangereux,
- se tourner vers l’autre est dangereux.
- Il n’a pas eu le droit de s’opposer, de dire NON
- Et il a été trahi dans ses attentes, il a perdu confiance.
- Sa relation à autrui ne sera pas ouverte et franche, mais basée sur la méfiance et la peur.
4// l’axe s’est rigidifié
- la crispation tonique entraine une perte d’enroulement
perte narcissique d’estime de soi et perte d’enroulement sur soi dans un mouvement de protection
l’enfant est en défense.
la rigidification de la courbure ou son inversion génère une perte de souplesse corporelle et émotionnelle : -la contraction des trapèzes relève les épaules et rigidifie le cou.
5// chez les plus jeunes, on peut observer que le réflexe primaire d’extension du cou perdure.
- l’enfant ne sait plus se protéger
- il perd ses capacités d’auto-consolation
donc d’immunité émotionnelle.
.
III ATTEINTE DE LA COORDINATION
1/ On observe des clivages au niveau des ceintures, bassin, dos, nuque.
.Des séparations entre les ressentis et les représentations, entre les tensions et les sensations.
Les dissociations sont nombreuses et résultent d’une mauvaise intégration.
2/La perte de coordination entre les différentes parties du corps s’associe au clivage et aux ruptures de liens.
Il ya une perte de la fluidité tonique, sensorielle, affective et représentative
- l’enfant est disjoint dans son étayage et il vit des incohérences entre ses sensations et ses sentiments, ses tensions corporelles et ses images et représentations.
Exemple ; La tête est coupée du reste du corps: le sujet est interdit de penser ce qu’il ressent.
3/La fracture des liens psychocorporels pose le problème du sentiment de se sentir entier.
le sentiment de ne plus être une personne entière est un sentiment que l’on retrouve régulièrement chez les enfants violentés .
4/-difficultés de coordination de l’enfant se retrouvent également dans sa relation à autrui
Les ruptures affectives, les surstimulations émotionnelles , l’anesthésie endogène a réduit ou supprimé l’empathie.
L’enfant ne peut plus reconnaître sur autrui certaines émotions comme la tristesse .
La perte de confiance dans l’adulte est forte et les échanges affectifs difficiles.
TRAVAIL PSYCHOMOTEUR
Alors d’un point de vue psychomoteur ,que peut on faire pour ces enfants maltraités et soumis à la violence dès les premières années de vie ?
Dont la le sentiment de terreur est inscrit au plus profond des cellules ;
La plupart du temps les soins apportés aux enfants maltraités passent par la parole, les dessins et l’expression des fantasmes.
Le monde affectif de l’enfant est visité , expliqué, amené à la conscience.
Mais le corps est le plus souvent oublié.
Oublier le corps, c’est oublier que le monde affectif et émotionnel de l’humain est intimement lié par étayage et par échoïsation aux tensions et aux sensations.
C’est là que la psychomotricité peut jouer un rôle vraiment important
- Pour apaiser et réparer ce corps abimé
- pour remettre en liens les différents niveaux d’organisation
- Pour relancer la dynamique intégrative
- pour retrouver une unité psychomotrice.
pour sortir l’enfant de l’abime
et il faudra comme en plongée faire des paliers
1/ Comme il n’est pas possible de décrire toutes les possibilités d’un travail psuychomoteur avec un enfant maltraité
je vous proposerai quelques idées autour du symbolique passant par le corps ;
Ces enfants, dans leur vie quotidienne, n’ont pas eu accès aux règles et au respect des lois qui ordonnent et organisent les relations
Le parent maltraitant a fait la loi et ne fait aucune référence à la loi sociale
Il a tous les droits
L’accès au symbolique est le plus souvent une énigme pour eux qui sont sans cesse confrontés à un réel dévastateur.
En reprenant les 3 axes PM
- enveloppe, enroulement
- l’axe
- la coordination
II/autour de l’enveloppe et de l’enroulement
Je proposerai un travail sur la symbolique du rond
Qui est une gestalt de base
Une forme primordiale.
La symbolique est l’union, l’enveloppe, l’interface, le contenant, la matrice, la sécurité.
Rond contenant : l’enfant a besoin d’un cadre sécurisant
Avec une invariance des horaires et des personnes, et une régularité des séances.
1/L’enfant peut explorer le rond en soi ; les parties de son corps, décrire les ronds dans l’espace, les dessiner au sol, les modeler .
2/puis le rond dans la relation
Le rond dans l’alliance avec autrui : les rondes
Ce peut être un travail de groupe
3/le rond se décline en enveloppe
contenant les émotions, les tensions et les détentes , les sentiments et les images.
L’enveloppe tonique de l’enfant maltraité est fragile :elle a été blessée, agressée
Le toucher direct n’est pas toujours possible
Mais l’enveloppe de l’eau est possible
Puis palier -être contenu dans une couverture, être couché sur un ballon
- tenir un ballon contre son ventre
4/ pour retrouver les limites de l’enveloppe
- il est nécessaire de rétablir une respiration tonico-affective en repartant de la dynamique de base dur/mou
- peau dure comme un éléphant
- la peau solide et contenante de la baleine
- le hérisson dur dehors,mou et doux dedans
expérimenter ouvrir et fermer.
5/ un exercice plus sensoriel : Sentir quand la présence de l’autre devient intrusive dans un avancé-reculé
6/réinventer l’enveloppe pare-excitation:
ils ont créé une carapace protectrice mais également enfermante
retrouver le sens de la protection dont ils ont cruellement manqué
l’enveloppe protectrice
*Se protéger avec un coussin, inventer une armure
construire une maison.
Et bien d’autres choses
II- travail au niveau de l’axe:
les enfants maltraités ont vécu l’absence d’axe partageable
il n’y a pas eu d’égalité de respect, d’existence, de communication
le parent maltraitant n’est pas un partenaire des interactions il prend le pouvoir l’équilibre affectif n’est pas assuré.
1/ la gestalt de base est la ligne droite
symbolisant la droiture, l’orientation, la direction, l’élèvation
donc on peut décliner l’axe sous toutes ses formes.: outre le travail sensoriel basique : dos au sol, contre le dos du psychomotricien c’est l’estime de soi qui est à restaurer une bonne image narcique qui fait défaut puisque l’enfant a été sali et se considère comme moins que rien.
- 2/ l’axe c’est également l’autre face à soi dans le respcet des distances : un travail en face à face dans une juste distance qui assure l’attachement dans la sécurité .
- un jeu de miroir peut aider l’enfant pour restaurer la confiance dans l’adulte
- la confiance est un tissu vivant qui se déchire et peut se réparer.
3/ le travail du passage de l’enveloppe à l’axe
s’enrouler , se redresser, affronter .
III/ le travail de coordination
Le but est de restaurer la fuidité psychomotrice
Le passage d’un niveau à un autre
La fuidité tonique
L’investissement affectif de la motricité dans la relation
- à partir du triangle, gestalt de base de la relation
1/ reconstruire les liens entre les différents niveaux TSAR
lorsque la maltraitance a commencé très tôt dans la vie de l’enfant ,la structuration PM n’a pas pu se faire.
- l’enfant doit refouler ses émotions et sa souffrance
- il ne doit pas penser ce qu’il est en train de vivre
- il a dû se couper de ses ressentis pour survivre
- et il doit se couper de sa colère et de sa haine pour continuer à avoir une belle image du parent
1/ retravailler les associations
associer un sentiment ,une image, une forme, une couleur
à travers la dessin, le modelage, la danse
2/ c’est en groupe qu’un travail d’échanges peut être fait
en associant un sentiment et un objet symbolisant ce sentiment
- un mouchoir voudra dire : j’ai envie de mieux te connaître un cube voudra dire :j’ai un peu peur de toi etc ;
l’enfant choisit un objet et va le donner , en silence à un autre enfant du groupe.
C’est un exercice difficile car les enfants maltraités ne savent plus ce qu’il ressentent .
3/la coordination comme organisateur de l’espace
- chacun à sa place
- l’enfant a été captif de son parent dans un face à face de soumission sans protection de la part du 2ème parent.
- repérer les triangles dans la pièce
sur soi : la main à la bouche
triangle des jambes
dessiner au sol
se déplacer dun point à un autre.
Dans ces exercices, je me suis axée sur le corps propre
En utilisant un des outils qu’il nous fornit d’une manière innée :les gestalts de base.
Il y a également les rythmes, les sonorités.
POUR CONCLURE
Lorsque nous travaillons avec un enfant maltraité, nous sommes devant des abimes cde souffrance et de silence
Et nous ne savons jamais jusqu’à quelle profondeur l’enfant a été envoyé ou a dû se réfugier.
- certains enfants ont de plus grandes capacités de résilience que d’autres par les tuteurs latéraux qu’ils ont eu la chance d’avoir
et des données génétiques qui les rendent plus résistants au stress.
Les psychomotriciens ont les outils , issus du corps propre pour
- dans une alliance avec les éducateurs, les psychologues et les psychothérapeutes
- répondre aux besoins de détente tonique et émotionnelle, de concentration, d’intégration sensorielle et d’organisation dans l’espace personnel et interpersonnel des enfants maltraités.
- prendre leur place dans le monde de la prévention de la violence
afin d’éviter que l’enfant ne tombe dans la répétition des actes maltraitants envers lui-même et envers les autres